[Le chantier 2014-2015 sur le travail] Les retours de quelques participants

Comme chaque année, nous avons demandé aux participants à notre grand chantier national de résumer ce qu’avait représenté pour eux cette aventure collective de plusieurs mois. Petit florilège de ce qui a été exprimé, par écrit ou oralement, par les un-e-s et les autres. 

« Le grand chantier, c’est d’abord dans ma tête que ça s’est passé. Beaucoup de certitudes qui ont vacillé, des émotions enfouies qui sont sorties de sous le tapis, des rêves qui ont refleuri…Et des rencontres qui ont pris plus de place à chaque week-end dans mon cœur. Ca a grandi, grandi… Comme le sentiment de force collective que j’ai ressenti, qui m’a permis d’affronter de nombreux obstacles, tant professionnels que personnels. Le grand chantier de Naje, c’est comme une grande famille bigarrée et incroyablement bienveillante et empathique. Le grand chantier de Naje, c’est le contraire de ce qu’on entend presque partout : ici, chacun-e est irremplaçable. »

« Des grands, des petits, des forts, des fragiles, des beaux, des marqués par la vie, des ronchons, des enthousiastes, des jeunes, des vieux, ceux qui restent, ceux qui ne font que passer, ceux qui reviennent, des rieurs, des confiants, des perdus… 60 visages, 60 histoires, mais qui ne forment qu’un. »

« Si vous voulez vivre une expérience humaine rare, une aventure citoyenne et créative, en engagement politique (au sens « du politique ») et artistique, dans la plus grande mixité culturelle et générationnelle… pour faire – comme le colibri – votre part pour un monde meilleur où la richesse et la diversité sont des valeurs fondamentales, aller à la rencontre de vous-même et de l’autre, explorer le champ des possibles dans un espace bienveillant où l’ouverture et le sens de l’accueil des différences ont droit de cité… alors rejoignez le projet annuel de Naje vers de nouvelles émotions à partager. »

« Le plus important, c’est ce qui a existé et qui n’a pas été montré : tous les possibles ouverts qui n’ont pas été retenus pour le spectacle, mais qui nourrissent chacune des vies précaires engagées dans le processus. »

« Le chantier de Naje, ce n’est pas seulement du théâtre, c’est avant tout un sacré espace d’élaboration politique, de résistance collective, dans lequel on dépose ses larmes, on retire de la force, on tisse des liens d’amitié, on  s’épuise et on rigole. Une sacrée expérience humaine qui nous apprend énormément sur nous-mêmes. »

« Tu arrives dans un groupe de 60. Aouahou ! Mais tout le monde trouve sa place, et se surpasse ! Au début, il y en a qui sont chiants, relous.. et puis tu les aimes, parce que ce projet permet de révéler le meilleur de chacun, parce que justement il est construit grâce à ses identités multiples, et parce qu’il mobilise pour les petites luttes quotidiennes. Il donne de l’élan ».

« Le théâtre-forum est pour moi une source vitale qui me permet d’évacuer mes stress, mes craintes au vu de la société, mes démons… Il me permet d’exister vraiment. Je me sens enfin utile et vivante. C’est une grande famille qui est de plus en plus difficile à quitter après chaque chantier. Ma famille, je vous aime. »

« C’est comme un grand souffle qui te porte et te projette au-delà de ta vie quotidienne, vers une aventure collective rare. Ca t’habite, comme si tu avais à tes côtés des dizaines de brothers et sisters qui marchent avec toi vers un demain plus juste, plus fort. Ca te donne l’idée d’une transformation possible de ce qui te hérisse dans le fonctionnement du monde et de ton voisin. »

« A la fin du chantier, on aime les gens beaucoup plus fort. »

« Depuis que je fais partie de cette compagnie, chaque jour j’acquière de nouvelles connaissances, au sens propre autant que figuré, et ça, c’est une richesse que je ne suis pas prêt d’abandonner. »

« Le chantier de Naje, c’est une aventure qui rassemble des mondes qui ne se rencontrent jamais dans la vraie vie. C’est beau, et c’est tout. »

« Au début, un thème : le travail. Des week-ends de discussions et réflexions dessus. Des intervenant-e-s. nos histoires… Et puis un spectacle pour dire comment le travail ou l’impossibilité de travail nous bouffe, nous rend malade, nous atteint dans nos vies… Pas pour faire catharsis, pas pour s’en tenir là et y retourner : pour inventer collectivement des résistances, nous donner des idées pour nous organiser, nous renforcer, pour lutter. »

« Naje fait la preuve que la constitution d’un corps politique est possible. »

« Naje : une planche de salut qui me maintient la tête hors de l’eau depuis dix ans. Merci. »

« Faire ensemble, penser ensemble, pour que d’autres en prennent plein la vue, plein les oreilles et aient envie à leur tour de faire ensemble, penser ensemble… »

« Pour la magie de certains moments. Pour la profonde humanité de cette compagnie. Venez et vous comprendrez ce que veut dire le mot bonheur. »

« J’ai particulièrement apprécié la qualité du texte qui, sous une apparente simplicité, se révèle être d’une grands justesse et d’une réelle profondeur. »

« Un projet théâtral sur le travail, des exemples vécus de gens salariés, épuisés… et aussi des vécus de citoyens sans statut autre que chômeur. Des idées de transformations, de situations difficiles ou dramatiques en situations vivables, ont été possibles. Grâce à une recherche de théâtre de marionnettes et de figurines (qui nous faisaient nous projeter psychologiquement), le douloureux sujet sociétal du partage d’activités, de ressources et d’idées reçues nous ont amené à 60 personnes à monter un spectacle génial qui donnerait envie à beaucoup de gens en galère… Le travail psychologique est un moyen de redonner à chacun le bonheur de se croire utile en apportant des réalités et du pouvoir de faire rêver. Le théâtre-forum d’Augusto Boal est depuis quinze ans ma source de thérapie émotionnelle. »

« Je suis arrivé par le collectif Stop-Précarité. Je voulais faire du théâtre. Je me suis senti accueilli. Il y a une qualité des relations vécues. Il y a eu les mots posés par certains comédiens sur les valeurs du Théâtre de l’Opprimé et de la compagnie. Les premiers temps ont été importants. J’attends le prochain sujet. »

« J’ai adoré le travail théâtral en profondeur fait avec certains comédiens. Ce travail m’a donné la sérénité avant d’entrer en scène. J’ai été portée par le groupe. »

« Une aventure humaine dans laquelle je me suis sentie exister. Le 1er octobre, je mets fin à 40 ans de carrière professionnelle. Là, j’ai retrouvé l’essentiel de ce que je suis. Sur la partie théâtrale, j’ai beaucoup appris. J’ai vu que c’est du travail, que ce n’est pas magique. Merci à ceux et celles qui m’ont fait travailler. »

« Ça a été formidable cette année. Je galère, et ce chantier m’a reboosté. Il faudrait peut-être que je commence à m’affirmer. Vous me donnez beaucoup d’attention. Vous remplacez ma famille. »

« Je suis arrivée presque par hasard. Je recherchais une expérience artistique et de sortir de ma bulle sociale. Je n’ai pas aimé le premier week-end car c’était dur. Je ne voulais pas revenir, mais je suis revenue le deuxième quand même. J’ai beaucoup senti la bienveillance. Mais peut-on faire du Théâtre de l’Opprimé quand on n’est pas soi-même opprimé ? C’est une grande question. »

« C’est mon premier chantier, et je n’avais jamais fait de théâtre. J’ai été étonnée par la diversité du groupe. Les marionnettes ont été super. L’équipe de Naje nous a fait faire un spectacle de pros, et pour de vrai ! Pendant le forum, j’ai été démunie de ne pas avoir les codes pour le faire. »

 

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