Le quatrième week-end de notre grand chantier

Le quatrième – et avant-dernier – week-end de formation du grand chantier consacré au travail a bien sûr été chamboulé par les événements autour des attentats à Paris. D’un commun accord, nous avons décidé de finir plus tôt le travail le dimanche afin que celles et ceux qui le souhaitaient puissent participer au grand défilé, le 11 janvier, de République à Nation.
 
Cela ne nous a pas empêchés de continuer notre travail d’accueil d’intervenants extérieurs et d’improvisations. Le samedi après-midi, nous avons démarré par plusieurs jeux et exercices, animés par Perrine et Jota : objet imaginaire que l’on se passe, que l’on transforme, que l’on complète avec des bâches déployées dans l’espace ; associations entre des objets, des métiers et des mots ; création de « machines » à partir de sons et de gestes répétitifs…
 
Puis, plusieurs groupes de travail se sont constitués. L’un a cherché les différentes manières de représenter la chaîne de production (une personne donnant des consiges pour faire évoluer la chaîne : par exemple, « autorité », « bizarre », « efficacité », « valse », « rire », « dégoût », « peur »…). Un deuxième a créé un personnage de « dominant », constitué d’objets amené par les uns et les autres en relation avec leur travail : une théière, un sac à dos, un stylo bille, un foulard, un jeu de cartes… Un troisième a mis en scène « des objets qui racontent ». Un autre a créé des personnages papier, sortes de doubles de nous-mêmes que chacun amène avec lui au travail…
 
Le dimanche matin, nous avons reçu Danièle Linhart, sociologue du travail et chercheuse au CNRS. Elle a apporté au groupe ses analyses concernant l’impact des théories managériales sur la réalité du travail : du taylorisme à la « sur-humanisation » actuelle, toutes visent à confisquer l’expertise professionnelle et à mobiliser les corps et les esprits au service de la productivité.
Le compte-rendu de l’intervention de Danièle Linhart
 
L’après-midi, nous avons improvisé certaines des situations que Danièle nous avait apportées : la scène de l’abattoir, celle de l’usine de composants, celle du commercial à France Telecom, celle du militaire dans le congrès des ressources humaines… Un autre groupe a monté plusieurs récits sur le thème de la « sur-humanisation » du travail. Un dernier a improvisé l’histoire du CE de France Telecom. Nous nous sommes montré ces improvisations avant de nous séparer et, pour certains, de partir rejoindre la place de la République.
 
Rendez-vous le samedi 31 janvier pour le dernier week-end de formation. Au programme : Sophie Prunier-Poulmaire, ergonome ; Eric Beynel et Bernard Bouché, syndicalistes à Solidaires. Après quoi, le travail d’écriture pourra commencer…
 

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