Avec le week-end des 3 et 4 décembre s’est achevée la phase initiale, dite « de formation », de notre grand chantier national 2016-2017. Ce cinquième week-end, sans intervenant extérieur, a permis de faire émerger de nouvelles histoires et problématiques de la part des participant-e-s. La phase d’écriture va désormais s’engager. Et nous retrouverons le groupe fin janvier 2017.
Le samedi après-midi, après deux chants dirigés par Catherine, nous avons constitué des petits groupes qui ont travaillé sur ce qu’évoquait spontanément le mot « Patrie » pour chacun-e d’entre nous. Puis, nous nous sommes retrouvés en grand groupe pour échanger sur ce qui, du point de vue de chacun-e, manquait encore pour construire le spectacle final de ce chantier. De nombreuses pistes ont été évoquées, notamment :
- la question des apatrides ;
- les gens qui ont changé quatre ou cinq fois de nationalité sans bouger… simplement parce que les frontières ont bougé ;
- les nouvelles régions administratives en France ;
- ce qui se transmet ou non à travers la famille concernant le rapport à la Patrie ;
- le fichage « S » et le sentiment d’insécurité qu’il génère chez de nombreux musulmans ;
- les différentes catégories de Français, du « low-cost » au « premium » ;
- le racisme inconscient des administrations ;
- le rapport entre la France et la francophonie ;
- les riches qui semblent exonérés de l’impératif patriotique quand ils choisissent de quitter la France ;
- la question des drapeaux ;
- la déchéance de nationalité française ;
- les procédures de naturalisation ;
- l’état d’urgence et le sécuritaire ;
- la place cachée de la guerre d’Algérie dans le récit national français…
Sept groupes se sont alors constitués pour improviser des histoires et récits sur certaines problématiques ainsi mises en relief. Après une petite heure et demie, nous nous sommes retrouvés en plénière pour voir les improvisations issues de ce travail. Ont ainsi été abordés :
- l’immigration, les privilèges, les différentes catégories de Français…
- le dîner de riches et les différentes raisons de quitter la France ;
- le débat sur le vote et le non-vote ;
- les musulmans et les « fichés S » ;
- le rapport à la guerre d’Algérie ;
- la transmission dans la famille sur le rapport à la Patrie ;
- le port du voile et les discriminations qu’il génère (grâce aux histoires apportées par S., une jeune femme voilée d’Ermont qui a rejoint notre groupe).
Le dimanche matin, après un jeu et un chant retravaillé avec Catherine, de nouveaux groupes de travail se sont constitués autour de nouvelles histoires :
- les femmes et la Patrie ;
- la naturalisation, pour devenir Français ;
- les drapeaux et les histoires qu’ils évoquent ;
- une histoire sur l’accueil des kosovars il y a vingt ans à Angers ;
- l’épicerie sociale versus les Restos du cœur.
Ces histoires ont ensuite été présentées au grand groupe avant la pause du midi, autour d’un repas partagé.
L’après-midi, quatre nouveaux groupes se sont constitués pour recueillir de nouvelles histoires sur :
- les binationaux ;
- acheter français aujourd’hui ;
- les catégories de Français, du « low-cost » au « premium » ;
- les policiers et le racisme.
Les improvisations issues de ces groupes ont ensuite été montrées : encore une belle matière pour nourrir le spectacle !
La phase d’écriture va désormais s’engager. Tout est en route pour aboutir, au final, à deux représentations du spectacle issu de ce chantier sur la Patrie : elles auront lieu le vendredi 19 mai à 20h et le samedi 20 mai à 15h, à la Maison des Initiatives et de la Citoyenneté de l’Île-Saint-Denis (93).