Les 15 et 16 février 2018, Suzanne et Farida ont travaillé à Perpignan avec un groupe d’une dizaine de personnes en situation de pauvreté, réunies par le PRDS (Pôle Ressources de développement social). Ils s’appellent « Les Porte-Voix ». Voici ce qu’ils disent en bilan sur l’utilité d’utiliser le théâtre-forum.
A quoi le TF peut vous servir ?
Individuellement
- Cela apporte différentes hypothèses.
- Des petites idées pour résoudre quelques problèmes.
- La possibilité de tester plusieurs manières de faire.
- L’implication de tout un groupe sur une situation individuelle, ce qui permet d’adopter un regard extérieur sur sa propre situation.
- Continuer les exercices aide à une compréhension plus ouverte de ma situation et de partager avec les autres situations.
- Le recul des autres par rapport à mon problème peut me donner des solutions auxquelles je n’ai pas pensé.
- Ça rend presque la chose [le problème apporté] à reconsidérer depuis le début.
- Découvrir l’outil théâtre-forum permet de réfléchir à certaines stratégies… et trouver
Collectivement
- Dans le cadre du collectif Porte Voix, l’outil « théâtre des opprimés » rejoint le travail qui est fait avec Katleen (PRDS) sans l’aspect « discussion et concentration autour des problèmes personnels, intimes, ou de vie quotidienne ».
- On a tous passé un bon moment avec de nouvelles personnes : cela peut servir à créer de nouveaux liens, agrandir le cercle relationnel.
- Réfléchir en groupe.
- Aider tout un groupe à mieux lutter.
- Apprendre à se mettre à la place de l’autre : opprimé/oppresseur.
- Cet outil est basé sur une réalité vécue et apporte des solutions concrètes.
- C’est un outil permettant d’obtenir des informations supplémentaires, des idées nouvelles.
- Permet de dédramatiser et d’alléger par l’humour et l’excessif [exagération].
- À exprimer un mécontentement sur un sujet social précis qui nous concerne tous
Avec qui : ce groupe, un groupe plus grand, un autre groupe déjà connu ?
- Un petit groupe.
- Très bien avec ce groupe.
- Ce groupe + des militants ATD, des porte-voix et des personnes engagées et en galère (20 à 25 personnes).
- À envisager avec les opprimés adultes étrangers qui seraient accompagnés.
- Sûrement plus intéressant avec un groupe plus grand, envie d’essayer.
- Avec un groupe plus grand qui garde les mêmes individus : ceci permettrait d’avoir plus d’hypothèses, et donc une analyse plus poussée.
- Nous connaissons des groupes avec qui le théâtre-forum serait au moins aussi intéressant, voire plus : par exemple, le groupe d’étudiants Alpha.
Pour faire bouger quoi ?
- Pour changer les sentiments de ceux qui ne se sentent pas concernés, grâce aux exercices.
- Pour lutter contre l’isolement, pour plus de solidarité.
- Pour passer de situations individuelles à une prise de conscience collective pouvant entraîner des démarches et actions.
- Pour rencontrer des gens avec qui on peut parler des sujets sociaux.
- Pour s’entraîner à se défendre face à des situations injustes, nommer ces injustices.
- Ça peut armer certains opprimés pour se défendre dans certaines situations propres.
- Pour valoriser le savoir et la capacité d’analyse des intervenants.
- Ça fait bouger notre réflexion et notre façon de réfléchir.
- Pour faire bouger les administrations.
- Pour aborder les sujets sociaux (logement difficile, se loger, payer les dettes).
- Pour aborder des thèmes liés aux difficultés sociétales.
- Pour sortir de la routine.
- Pour passer un moment agréable.
- En espérant que cette expérience se renouvelle.
- Pour monter une scène à présenter dans un endroit pertinent permettant d’avoir un regard sur un travail collectif.
Les « plus »
- J’ai passé un très bon moment (2 fois).
- Activités et jeux.
- Jouer le recruteur.
- Rencontrer de nouvelles personnes à qui l’on peut se confier.
- J’ai beaucoup appris.
- Ça m’a donné beaucoup d’idées.
- Ça m’a donné des petites idées.
- Ça m’a donné plein d’idées.
- JE suis à ma place, les gens m’ont parlé normalement.
- Cela permet d’avoir plein de regards différents sur une même situation.
Les « moins »
- Avoir parlé de ma vie privée.
- Voir une participante pleurer.
- Difficulté à dire tout ce que je voulais à cause de la barrière de la langue.
- Difficulté à se concentrer sur l’exercice pour trouver des solutions à cause des difficultés à comprendre (langue).
- Délai de discussion trop court pour des sujets importants et auxquels on peut apporter plus.
- Pas assez de temps pour parler.
- Je n’ai pas pris assez de gants avec la copine que j’ai fait venir.
- L’affect des personnes par rapport à certaines situations, comme les filles qui ont craqué.
- Les pizzas froides.