Le quatrième week-end de notre grand chantier national sur les classes sociales s’est tenu les 16 et 17 décembre à La Fabrique des Mouvements d’Aubervilliers (93). Une conférence gesticulée d’Anthony Pouliquen et plusieurs temps d’improvisation ont ainsi clôturé la phase initiale du chantier. Et maintenant, place au travail d’écriture !
Le samedi : après avoir élaboré un chant à plusieurs groupes et avoir fait ensemble « le massage du boulanger », nous avons reçu Anthony Pouliquen, militant de l’éducation populaire (aux Ceméa de Nantes) et conférencier gesticulant. Anthony nous a fait le beau cadeau de nous jouer sa conférence, « Une autre histoire des classes sociales » : un spectacle qui nous à la fois appris beaucoup de choses, fait bien rire et souvent profondément ému-e-s…
Après une petite pause, la soixantaine de participant-e-s au week-end se sont retrouvé-e-s pour partager des récits sur des moments personnels faisant écho à des histoires racontées par Anthony dans sa conférence. En fin d’après-midi, nous nous sommes répartis en sous-groupes autour de différentes questions, notamment :
- les moments où l’on a eu le sentiment de vivre un début d’alliance entre « prolétaires » et « petite bourgeoisie intellectuelle »
- quand la rencontre avec notre belle-famille nous met en contact avec une autre classe sociale ;
- les humiliations subies par les « populaires » ;
- comment se vit, de l’intérieur, l’accès à un autre niveau d’études que ses parents et l’entrée dans une autre manière de vivre ;
- quand on a l’impression que l’on trahit la classe de sa famille…
Enfin, le grand groupe s’est retrouvé pour voir les premiers résultats de ces différents récits et improvisations.
Le dimanche, nous avons commencé par jouer au jeu de « la chaise de l’oppresseur ». Puis, nous nous sommes à nouveau séparés en petits groupes : les uns se sont retrouvés dans les groupes formés la veille, d’autres se sont répartis dans de nouveaux groupes, qui ont travaillé sur les thèmes suivants :
- les histoires de famille qui réactivent la question de « à quelle classe j’appartiens ? » ;
- les différences de langage et de logique entre différents milieux sociaux et dans les structures associatives ;
- des histoires de solidarité avec les migrants ;
- ce que disent ma consommation et/ou mes vacances sur ma classe sociale…
En début d’après-midi, nous nous sommes montré en grand groupe le résultat de ce travail d’improvisations. Enfin, avant de nous séparer, nous nous sommes raconté avec quoi nous repartons chacun-e après ces premiers week-ends, puis nous avons réfléchi ensemble aux prochaines étapes de ce chantier annuel.
Car avec ce quatrième week-end s’achève le cycle « de formation » du chantier, qui nous aura permis de collecter les matériaux nécessaires. Dès le lendemain, Fabienne Brugel, Celia Daniellou-Molinié et Jean-Paul Ramat ont pu s’atteler à l’écriture du spectacle. Le groupe du chantier se retrouvera le week-end des 13 et 14 janvier pour une lecture collective du texte du spectacle, la répartition des rôles et le début du travail de répétitions.