[Logement] Le chantier logement-habitat-urbanisme a commencé

Les 20 et 21 octobre, c’était le premier week-end de notre grand chantier national de l’année, consacré aux questions du logement, de l’habitat et de l’urbanisme. Nous étions presque 50 à nous retrouver au Centre de quartier des Ramenas, à Montreuil : des anciens et des nouveaux participant.e.s, dont des habitant.e.s de Montreuil. Le dimanche, nous avons notamment accueilli deux militant.e.s du DAL (Droit au Logement) : Malika et Passy nous ont apporté des histoires sur lesquelles nous avons commencé à improviser. Un super week-end de démarrage…

Le samedi

Nous avons commencé par deux jeux pour constituer le groupe et entrer dans la thématique :

– un « espace stop » avec des questions telles que « combien de logements avons-nous occupé ? », « ce qui nous a rendu le plus heureux dans le logement qu’on a le plus aimé ?», « et le moins heureux ? »… cela a initié beaucoup d’échanges entre nous ;

– un aveugle guidé au prénom.

Puis les comédiens ont présenté le chantier, comment cela va se passer pour le travail, pour la vie commune… 

Nous avons fait les rituels de comment on occupe notre logement : d’abord tous ensemble en parallèle ; puis nous nous sommes montrés nos rituels par petits groupes et nous avons pu dire ce qui nous étonnait le plus dans les rituels des autres..

Ensuite Jean-Paul a raconté au groupe l’histoire du Théâtre de l’Opprimé.

Puis nous nous sommes séparés en sept groupes pour se raconter des situations d’oppression vécues vis-à-vis du thème. Nous avons choisi de faire un groupe particulier pour les professionnels de l’habitat. 

De là sont sorties sept improvisations montrées devant le grand groupe en fin de journée (les situations non improvisées ont été prises en note).

Nous retenons que cela parle :

– de la sous occupation-de logements (et la difficulté d’obtenir un logement plus petit lorsque les enfants partent) et de la sur-occupation de logements ;

– du manque de logements sociaux et des listes d’attente de plusieurs années ;

– de la situation particulière des Roms ; 

– des jeunes de 18 ans qui ne sont plus pris en charge par l’ASE (aide sociale à l’enfance) et se retrouvent à la rue, mais aussi des adultes et professionnels qui peuvent être aidants ;

– de l’importance d’un lieu « à soi », en coexistence avec les relations avec les autres ;

– de la notion de « mixité sociale » ; 

– des marchands de sommeil ;

– de la manière dont on écoute les habitants lors d’une réhabilitation ou d’une démolition ; 

– de la précarité des étudiants ;

– des cautions non récupérées ;

– de la confrontation des signes de richesse, vrais ou supposés.

Le dimanche

Nous avons commencé par un jeu (les trois bombes), puis un travail sur son et rythme avec Catherine (l’accompagnement sonore et musical du spectacle issu de notre chantier sera fait par nous, sous sa direction).

Nous nous sommes séparés en trois groupes : deux groupes autour de militants du DAL (Droit au Logement) que nous avions invités (Malika et Passy), le troisième autour de Marianne, militante du collectif Asphalte à Montreuil. Chaque groupe a écouté et questionné ce que les intervenants avaient à dire, puis a préparé une improvisation d’une des situations relatées (les autres situations ont été prises en note.) Le groupe des professionnels a participé aux trois sous-groupes, puis s’est isolé pour finir ses récits et proposer une quatrième improvisation. 

Nous avons ainsi joué et vu deux situations d’occupation de la Place de la République par le DAL (à quelques années d’intervalle) et une lutte pour le relogement de mal-logés ; l’occupation d’une maison appartenant à l’Etat par un groupe de Roumains de Montreuil qui logeait à la rue et dont les voitures ont été embarquées par la police ; et enfin la démission d’un travailleur social en charge d’une          aire d’accueil de gens du voyage que la Ville de Marseille a fermé pour rénovation. Cela devait être l’affaire de trois mois, mais la rénovation a duré deux ans. Deux années pendant lesquelles on a laissé les gens du voyage sans lieu de vie, donc dans des conditions insupportables, et les travailleurs sociaux sans information et sans aucun moyen. La relation de confiance entre travailleurs sociaux et gens du voyage, qui avait mis sept ans à se créer, a ainsi été détruite. 

Nous avons fait un bref bilan collectif avant de se quitter.

Le sentiment général était celui d’avoir vécu un excellent week-end de démarrage. Rendez-vous donc le week-end des 17 et 18 novembre, cette fois au Centre de loisirs Jules Verne (36-38 rue des Roches à Montreuil). Nous y accueillerons notamment des militants qui accompagnent les Roms dans leurs luttes pour un logement décent.

 

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