Ils ont rencontré la Compagnie Naje et l’aventure du grand chantier sur le travail ! Témoignages.
Brigitte « Je suis là parce que c’est l’endroit où je peux allier ma passion pour le travail théâtral, pour la création en équipe et pour le militantisme, pour changer le monde, pour changer la vision des spectateurs, en direct, avec des histoires vraies, touchantes, fortes et émouvantes, des histoires qui les remuent et les baignent dans la vérité, dans la souffrance, la dureté, les joies des personnages que nous montrons au grand jour, les sans voix. Et ça les secoue, ça les réveille. C’est une grande aventure que nous vivons tous ensemble, une grande histoire d’amour qui ne finit jamais puisqu’on se retrouve tous les ans si on le veut, pour construire un nouveau monde, un monde où rien n’est caché, où je suis fière d’exister. »
Marysa « Je me sentais prête à réveiller les bons et mauvais souvenirs d’une « carrière » dont je n’aurai en fait maitrisé ni le début ni la fin (imposé-e-s tous les deux) ni le milieu d’ailleurs, qui, lui, fut plutôt improvisé… Beaucoup d’émotions, souvent désagréables, que le travail avec les ombres en papier et les marionnettes me permet de faire surgir, tout en les maitrisant à peu près, pour vraiment les dissiper… Agréablement. La magie du groupe opère, et génère l’effort à fournir pour se respecter parmi les autres, pour respecter les consignes, pour respecter les autres ,mais aussi pour s’écouter et écouter l’autre en soi et en face de soi… »
Muriel « Ca fait quelques années que je participe au projet national de NAJE et c’est à chaque fois une vraie bouffée d’oxygène par rapport au « travail » habituel justement, celui que l’on fait en guise de gagne pain mais dont on se passerait volontiers pour faire un autre travail, comme ce que NAJE propose, qui apporte du sens, du savoir (à la fois grâce aux interventions de sociologues, chercheurs…mais aussi grâce à ce que nous amenons chacun-e), du plaisir, des rencontres nouvelles et des retrouvailles, avec les ancien-ne-s. En plus, on peut jouer des rôles liés au travail que l’on ne choisira jamais dans sa vie de salarié-e par conviction, comme celui d’un-e chef ! NAJE nous donne aussi l’occasion de travailler le théâtre : la voix, la posture, les émotions. Ca donne confiance en soi et c’est super important pour livrer des batailles syndicales sur nos lieux de travail. La compagnie NAJE porte bien son nom parce qu’elle nous redonne justement espoir ! »
Oré « Je suis doctorante, vacataire enseignante dans une université. Sans contrats et sans rémunération pour les cours que j’assure depuis des mois. Quand le chantier a commencé, j’ai bien cru que j’allais renoncer à y participer. Parler du TRAVAIL les WE quand ça se passait si mal avec le mien, c’était trop dur. Et puis avec mes collègues nous nous sommes organisé-e-s pour défendre nos droits et exiger des améliorations autour de nos conditions d’emploi. En quelques mois nous avons obtenu une première série de victoires. Je suis revenue dans le groupe fière et forte, avec l’envie de redistribuer le bénéfice de ces réussites. Une certitude : parmi tout ce qui a contribué à nourrir notre lutte, il y avait l’énergie du groupe et les ressources amenées par le chantier national. »
Nora : « Le théâtre forum est un très bon outil de thérapie sociale. Il enseigne, Il libère la parole, il déconstruit des schémas de pensée et il met toujours en débat ce qu’il a produit en nous. La compagnie Naje maîtrise cet art incroyablement bien. Mais, ce qui est encore plus fort, les concernant, c’est d’arriver à rassembler sur leur projet des personnes aux origines sociales réellement diverses. Le défi de la mixité sociale n’est pas évident à relever. Comment font-ils ? »